L’Allemagne retrouve ses vieux démons

La journée devrait être marquée par le début des auditions au Bundestag à propos de « l’affaire Wirecard » et la situation délicate dans laquelle se trouvent plusieurs membres du gouvernement ainsi que la chancelière elle-même. Comment n’avaient-ils pas entendu les multiples signaux d’alarme ? comment avaient-ils permis la sous-traitance par un organisme privé de la surveillance financière ? Les évènements en ont décidé autrement.

Rien ne va plus en Thuringe ni ailleurs

Après le SPD, c’est au tour de la CDU de connaître une crise. Elle a été ouverte suite à l’alliance électorale contractée avec l’AfD dans le Land de Thuringe, avant d’être précipitamment dénouée devant le tollé qu’elle a suscité. Puis elle a rebondi, les dirigeants locaux de la CDU locale ayant changé leur fusil d’épaule pour soutenir provisoirement un gouvernement régional minoritaire ayant à sa tête un membre de Die Linke. En résumé, tout sauf de nouvelles élections immédiates, dont ils ne peuvent rien attendre. Coup sur coup, la CDU a été secouée.

Les rythmes déphasés d’une crise globale

Il y a deux manières de décrire les derniers rebondissements de la crise politique européenne en Allemagne et en Irlande : en constatant que tout est ouvert ou bien que les incertitudes sont fortes, ce qui n’est d’ailleurs pas incompatible. Avec la démission inopinée de la présidente de la CDU, résultat d’un profond clivage en son sein, et le succès électoral historique et inattendu du Sinn Féin, les cartes vont être dans les deux cas redistribuées, mais comment ?

L’Allemagne dans un sérieux tumulte

Les analystes suivent avec attention les hoquets du système financier, conscients que tout peut arriver sans crier gare. Et les politologues ne sont pas en reste à propos de la crise politique qui secoue l’Europe. Avec un intérêt particulier qui se déplace, hier pour l’Italie et demain pour l’Espagne. Mais c’est la situation en Allemagne qu’ils suivent de plus près, conscients que si un déblocage et une relance devaient intervenir, ils proviendraient nécessairement de là. Non sans risque qu’ils prennent leurs désirs pour une réalité…

Sœur Anne, ne vois-tu rien venir

Le chamboulement de la géographie politique allemande est destiné à se poursuivre, dans le contexte de la poursuite de la dégradation de la situation économique. Mais que peut-on en attendre au niveau Européen ?

Les deux partis de la Grande Coalition, CDU-CSU et SPD, sont déjà inscrits comme les grands perdants. Celle-ci ne doit sa survie qu’aux risques provenant de la tenue d’une nouvelle élection, que leurs dirigeants ne veulent pas prendre. Ils s’accrochent à un pouvoir qu’ils vont néanmoins devoir tôt ou tard quitter dans sa forme actuelle, le SPD pour rentrer dans l’opposition, et la CDU-CSU pour former … Lire la suite